Dans la grande salle de l'auberge de Saint-Bonnet-de-Salers, assis autour du cantou et d'un feu de bois, on discute tranquillement de son projet. On prend le temps. Pour Stéphanie et Matthieu, venus de la région lilloise, ce sera de l'hôtellerie de plein air au cœur des montagnes cantaliennes avec hébergement éco-responsable.
« On veut se lancer dans des éco-lodges avec l'idée fondamentale du respect de l'environnement, précise Matthieu. On se veut non-invasif pour la nature avec six emplacements maximum. Et que les gens deviennent acteurs de leur séjour, pas consommateurs de la nature. C'est l'idée de vivre autrement que l'on veut faire passer, de poser son téléphone dans un tiroir… »
Un projet professionnel et de vie que tous deux préparent depuis de longues années. Après quinze ans dans l'hôtellerie pour Stéphanie, dix pour Matthieu. « Je suis accompagnatrice de tourisme équestre et Matthieu prépare son diplôme d'accompagnateur de moyenne montagne. Ce projet, on l'a mûrement réfléchi, planifié depuis des années. » Et ils espèrent le mettre rapidement sur pied. Matthieu compte dès janvier trouver un CDD dans le Cantal « pour venir en éclaireur et nouer encore des contacts. J'ai trouvé extraordinaire ici la proximité des échanges avec les élus et les acteurs du territoire. En trois jours de session, on sent bien que l'on rencontre un maximum de personnes et on est vraiment très bien accueilli. »
Cette session d'accueil d'actifs organisée par le Département et la communauté de communes du Pays de Salers a permis de faire le plein de visites du territoire, de rencontres et d'idées pour vingt porteurs de projets triés sur le volet (voir par ailleurs). Et des exemples de réalisation aussi. Comme pour les accueillants de la visite de cet après-midi-là, Patrick et Valérie Boudey.
Ces anciens Bordelais ont tout laissé derrière eux pour monter leur projet de chambre et table d'hôtes « Guidon et fourchette » dans une auberge entièrement rénovée de Saint-Bonnet-de-Salers.
Un exemple
de réussite
« On est arrivés en janvier 2016 dans le Cantal après avoir suivi la session d'accueil d'actifs de 2014, commence Valérie. On a monté notre projet durant quatre ans, on voulait le Cantal car ici on a les quatre saisons et des montagnes. » « Moi c'était le ras-le-bol des problématiques liées aux grandes villes, rajoute Patrick. Je travaillais dans l'informatique et Valérie était fonctionnaire territoriale. On a tout laissé derrière nous pour réaliser notre rêve. »
Après un an de travaux, en février, ils accueillaient leurs premiers clients. Aujourd'hui, ils disposent de dix lits et en prévoient deux de plus cet hiver. Avec une option sur l'accueil de motards, Patrick étant pratiquant. « On commence tout doucement, on ne sait pas si ça va marcher mais on ne regrette pas. Même si on se plante, le seul regret aurait été de ne pas essayer. »
Magali Roche
Le Réveil Cantalien, ve 3 novembre 2017