"IL Y A UN VACCIN, IL FAUT LE FAIRE"

03/10/2021
IL Y A UN VACCIN, IL FAUT LE FAIRE

À l'heure du rappel, l'avis des résidents de l'Ehpad de Salers (Cantal) : « Il y a un vaccin, il faut le faire »

Vendredi 17 septembre, une trentaine de résidents de l’Ehpad du Lizet ont reçu une dose de rappel. Rencontre avec quatre d’entre eux, volontaires pour la piqûre.

Il en a vu d’autre. Demander à Yves Alsac, 78 ans, si le rappel du vaccin l’a fatigué, il vous répondra d’un sourire : « Pas du tout. Des piqûres, on m’en fait toutes les cinq minutes. J’ai commencé à travailler, j’avais dix ans, à la carrière, avec une pioche dans la main... »

Autour de la table, ils sont quatre. Tous ont été vaccinés le matin même, vendredi 17 septembre. Parmi eux, Ginette Aubert, 87 ans, reconnaît une petite fatigue, l’envie de s’allonger après l’interview. Autrement, « on n’a pas eu d’effets secondaires, sinon des réactions cutanées », indique Chantal Fontugnes, la directrice de l’établissement.

Surtout, ces quatre là n’ont pas hésité longtemps à se faire vacciner. Les débats qui agitent le monde, dehors, qu’ils suivent à la télé ou dans le journal, qui inquiètent parfois leurs enfants ? « Je ne leur ai même pas demandé, lance, rieuse, Marie-Louise Brousse du haut de ses 91 ans. On n’est pas dépendants d’eux ! »

« La troisième dose, elle est pour le variant Delta, analyse Ginette. Celui-là, il est cinglant... » Elle se souvient d’Emmanuel Macron qui parlait de guerre, au début de la crise, « ça va, on n’est pas en Afghanistan ! » Elle se souvient également de l’Ehpad de Saignes, un taux de vaccination proche des 100% et un cluster en août, « Ça, c’est plus alarmant... »

Le discret Jean Boissières, 93 ans, regrette surtout sa liberté, celle d’aller visiter la famille à travers la France, et l’absence de visites, « les enfants ne pouvaient pas venir nous voir. » Alors, « j’espère qu’ils ne vont pas nous reconfiner une quatrième fois, sourit Ginette. Je trouve que les gens n’ont pas une attitude très franche avec le vaccin. On voit bien qu’il y a une réticence. Pour nous, c’est plus direct, plus automatique que pour les personnes plus jeunes. »

Prenez la variole : il y a une naissance, quelques jours après, on fait le vaccin. » Elle est rentrée à l’Ehpad il y a un an seulement, elle a vécu un début de crise tranquille à Fontanges, « j’ai continué à sortir, à vivre, et sans me préoccuper du Covid-19. » Mais elle prévenant, regard en coin vers son déambulateur puis vers la terrasse de l’Ehpad : « Je ne supporterais pas l’enfermement, j’aime trop ma liberté. En début d’après-midi, moi, je roule ! » 

Pierre Chambaud