Au lieu-dit Malprengère, près du château de la Jourdanie, s'élève la chapelle Notre-Dame de Lorette. Son aspect ne cesse d'étonner, avec ses tourelles à mâchicoulis et son architecture générale qui n'est pas sans rappeler celle d'un retable, en grand format.
Si l'on sait que l'édification d'un oratoire a précédé deux transformations qui ont conduit à la chapelle telle qu'elle est aujourd'hui, on peut se demander pourquoi elle est placée sous le vocable de Notre-Dame de Lorette et on peut, de plus, s'interroger sur une épopée qui oscille entre l'Histoire et la légende. Quelques rappels s'imposent donc.
L'histoire au fil des siècles va diviser les avis...C'est dans une simple maisonnette, à Nazareth, qu'un ange annonce à Marie la future naissance du Christ. Des fouilles, menées sur site, permettent de préciser la configuration des habitations de l'époque. Au IIIè siècle, l'impératrice byzantine Hélène (mère de l'empereur Constantin), aurait fait élever une somptueuse église, autour de la maison de Marie.
A partir de 1096, les croisades se succèdent pour reprendre la Terre Sainte aux Turcs. Malgré les différentes épopées et deux ravages du sanctuaire, la maison de Marie est sauve car incorporée dans la crypte. D'après les descriptions des pèlerins, elle l'est toujours en1290.
Aux opposants à cette notion de miracle, le clergé affichent la réalité des recherches archéologiques effectuées : critères de construction, analyse chimique des matériaux (absents en Italie), graffiti d'origine judéo-chrétienne et découverte d'éléments dissimulés dans des cavités creusées à même le mortier (monnaie, coquilles d''ufs d'autruche).
Le mystère demeure. La Santa Casa de Loreto se trouve sur un morceau de terre qui était, en 1294, inculte et inhabité. Le plus surprenant, peut-être, est que la maison est (ou a été) "posée", sans fondations, au beau milieu d'un chemin public, ancienne voie romaine.
Le diable et la chaire - Des artisans exceptionnels. Si la chapelle Notre-Dame de Lorette n'est pas un édifice religieux des plus remarquables, certains éléments rendent, néanmoins, hommage à des artisans locaux. Ainsi la chaire, néo-gothique que l'on doit a Antoine PEUCH et sous la cuve, la représentation du diable, bouche et mains ouvertes, comme pour attraper les mauvais chrétiens.
Sources. Salers, une ville, un pays, une histoire, de Pierre et Pascale Moulier. Salers en aquarelles", de Philippe Garrigue et Alain Delteil.
Yveline David